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Méthodologie : la recherche bibliographique

— Que vous ayez à expliquer un document, à préparer une dissertation ou un exposé, vous serez obligatoirement conduits à mener des recherches bibliographiques, autrement dit à trouver les informations historiques nécessaires à la réalisation de votre travail.

— Pour ce faire, vous aurez besoin de consulter plusieurs ouvrages : des instruments de travail, des manuels universitaires, des ouvrages généraux ou spécialisés, des articles de revues, des actes de colloques, etc. Vous pourrez aussi rechercher vos informations sur d’autres supports : internet, CD-Rom.

— Vous ne commencerez pas vos recherches sans aide. En effet, vous devriez normalement disposer d’une bibliographie donnée par vos enseignants en début d’année scolaire, comportant un minimum d’ouvrages – bien souvent classés par thème – intéressants le(s) sujet(s) étudié(s) en cours d’année.

— Pour illustrer la démarche méthodologique pour mener à bien des recherches bibliographiques, prenons le sujet de dissertation suivant : « L’empereur Charlemagne et l’Eglise d’Occident », avec une liste bibliographique de base (cliquez ici pour l’afficher).

I) Tirer profit de l’analyse du sujetHaut de page

— Avant de débuter vos recherches, il faut au préalable analyser le sujet proposé. Même si vous n’avez aucune idée de la problématique – qui viendra au cours de vos lectures -, les termes de l’intitulé doivent vous guider dans vos recherches.

— Le sujet « L’empereur Charlemagne et l’Eglise d’Occident » laisse entendre que vous aurez à consulter des ouvrages sur l’Histoire de l’Eglise au Moyen Age et sur Charlemagne ou, par extension, sur les Carolingiens.

— Il donne des indications plus précises pouvant être utiles par la suite. Le terme « empereur » pose comme cadre chronologique la période 800-814 ; « l’Eglise d’Occident » exclut du sujet, donc des recherches ultérieures, l’Eglise orientale. Mais les différentes acceptions du mot « Eglise » suppose une pré-sélection d’ouvrages traitant aussi bien de l’histoire institutionnelle que religieuse.

— A ce stade, les rubriques « Histoire politique » et « Aspects religieux et culturels » de la bibliographie de base retiendront particulièrement notre attention. A l’intérieur de celles-ci, tous les travaux ne nous intéresseront pas (ex. dans la rubrique « Histoire politique » : NELSON (J.), Charles le Chauve, Paris, 1994, MUSSET (L.), Les Invasions, le second assaut contre l’Europe chrétienne (VIIe-XIe siècle), Paris, 1971, etc.)

— Pour exclure ou préserver tel ou tel ouvrage, chaque terme du titre, doit être analysé. Mais il ne faut pas en avoir une lecture trop restrictive. On ne va pas se contenter des seules livres dont le titre comprend Charlemagne.

II) Evaluer le contenu des ouvragesHaut de page

— Pour vérifier que les ouvrages pré-sélectionnés répondent ou non à vos attentes, il faut les lire. Dans la mesure où un délai est souvent imposé, où il arrive de commencer son travail un peu tard !, il est bien souvent difficile de lire l’intégralité des ouvrages sélectionnés. Il faut donc les lire en diagonale, en ayant recours aux différentes parties de l’ouvrage.

A) Préface et avant-propos

— Ces éléments permettent, si l’on prend le temps de les lire, de cerner les orientations et axes de recherches de l’ouvrage, et parfois de mieux comprendre le sens du titre.

Ainsi, lire la préface – voire même simplement la quatrième de couverture – de l’Histoire du christianisme, nous apprend que cet ouvrage se distingue par son approche et sa problématique de la classique Histoire de l’Eglise de Fliche et Martin, centrée sur l’histoire institutionnelle.

De même, l’avant-propos de l’Histoire religieuse de l’Occident médiéval de Jean Chélini nous présente rapidement l’originalité de l’ouvrage. Centré sur l’histoire du christianisme occidental, il insiste sur la place tenue dans l’Eglise par la société civile ; ie sa contribution à la construction politique, sociale et mentale de la chrétienté médiévale.

B) Sommaire, table des matières

— Ils permettent de repérer rapidement si votre sujet est directement ou indirectement abordé, et de se reporter directement aux parties et chapitres utiles.

Si vous prenez l’ouvrage de Louis Halphen, Charlemagne et l’Empire carolingien, la table des matières permet de constater rapidement que peu de chapitre s’intéresse au sujet – ce qui n’enlève rien à leur qualité, bien sûr -, en l’occurrence

De la même façon, le chapitre 2 (« Le christianisme dans l’Occident carolingien, milieu VIIIe-IXe siècle, environ 80 pages »), de la 3e partie (« Le christianisme en Occident ») de la monumentale Histoire du christianisme (près de 950 pages de textes) est susceptible de nous intéresser en priorité.

— Il ne faut pas d’emblée écarter des parties ou chapitres qui, au premier abord, ne semblent avoir aucun lien avec le sujet à traiter. Il est fort probable qu’au cours de vos lectures, des aspects abordés dans d’autres parties du livre seront utiles.

A première vue, seules les parties 2 (« L’action religieuse ») et 3 (« Le chef suprême du clergé ») du chapitre 7 (« L’Empereur ») de Charlemagne et l’Empire carolingien concernent le sujet. Pourtant, quand vous aurez mesuré l’importance du couronnement impérial pour la compréhension du sujet, le chapitre 5 (« L’élévation de Charlemagne à l’Empire ») ne pourra être ignoré.

C) Index

— Quand vous aurez compris tout le bénéfice à exploiter les indexes, vous regretterez que des ouvrages en soient dépourvus !

— Les indexes permettent de mieux retrouver des éléments précis (noms propres, matières), notamment quand la table des matières est sommaire.

L’entrée « Charlemagne » dans l’index de la Nouvelle histoire de l’Eglise est utile pour retrouver les pages où il est traité de l’empereur, d’autant qu’elle est détaillée, à la différence de la table des matières.

III) Approfondir et élargir sa bibliographieHaut de page

— Au fil de vos lectures, vos prises de notes vous aurons permis d’accumuler une masse d’informations. Si des points particuliers méritent d’être approfondis, vous devrez sûrement consulter des travaux ne figurant pas dans la bibliographie de base. Là encore, différentes parties d’un ouvrage permettent d’élargir vos recherches bibliographiques.

A) Les notes

— En bas de page ou en fin de chapitre ou d’ouvrage, les notes sont primordiales pour compléter votre bibliographie. Vous y trouverez répertoriés des travaux plus spécialisés abordant un aspect particulier.

— La condition requise est de savoir lire une bibliographie. Ne pas savoir distinguer un ouvrage d’un article de revue est un sérieux problème.

rmq : pour plus d’informations sur la présentation d’une bibliographie, cliquez-ici

— La consultation des notes pour y repérer des références bibliographiques supplémentaires est très importante pour les articles ou contributions dans des ouvrages collectifs, car souvent il n’y a pas de bibliographie générale.

B) La bibliographie

— Consulter la bibliographie est indispensable. Elle permet de trouver d’autres travaux abordant des points précis, et parfois donne les références bibliographiques complètes des références abrégées des notes.

A la lecture de la bibliographie donnée par Jean Chélini, relative au chapitre 3, (« La restauration carolingienne 742-888 »), notre attention sera attirée par le commentaire et la référence de l’article d’E. Delaruelle, « Charlemagne et l’Eglise », Revue d’Histoire de l’Eglise de France, t. 39, no 133 (1953), p. 165-199.

rmq : Pour des ouvrages anciens, consultez de préférence les rééditions les plus récentes. La bibliographie est généralement actualisée.

Méthodologie de Laurent TOURNIER

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